domingo, junio 13, 2010

South Africa 2010

Cuando todo va mal, nos queda el fútbol.
No existe en el mundo un espectáculo capaz de suscitar en todas partes tantas y tan semejantes pasiones colectivas.
El secreto de su masiva seducción consiste en que actúa a través del plano emocional con un lenguaje capaz de articular sentimientos universales: la competitividad, el desafío, la pertenencia, la identidad de la tribu.
Posee la belleza plástica del deporte, el espíritu moral de la superación y la complejidad mental de la estrategia, pero se basa en un hecho tan instintivo y natural como darles patadas a un objeto que rueda. Asociado a la cultura de masas, a la industria del entretenimiento y al negocio del marketing y la publicidad, el fútbol se ha convertido en una metáfora del mundo moderno, y ha derribado uno tras otro todos los prejuicios políticos y reticencias culturales que sobre él han pesado: la alienación, el brutalismo o la masculinidad. Mujeres, políticos e intelectuales se han acabado sumando a un público entregado a su devastador empuje.
El fútbol es un fenómeno planetario, democrático, universalista: un emblema inconfundible de la sociedad global.

La Copa del Mundo es el rito supremo de la nueva religión futbolera.
Su carácter de competición de países simboliza la estructura identitaria de las masas nacionales y le proporciona un inmenso interés participativo y un potente dinamismo social. Incluso en una comunidad en perpetuo conflicto de identidades como España, la participación de la Roja aglutina los particularismos y cose la dividida sentimentalidad de la nación con el hilo invisible de un cierto orgullo colectivo. La acumulación de éxitos recientes ha destruido el habitual pesimismo histórico para sustituirlo por una oleada de autoestima.
Por primera vez en muchos años, el equipo español tiene estilo propio, capacidad de superación y determinación triunfadora. La selección es el emblema de un país sin complejos, con una nueva mentalidad de ganador que acaso ya no tiene otra contraindicación que la euforia.
España es candidata al triunfo, no favorita, pero esa aspiración es ya de por sí un salto decisivo.
Hasta el atribulado Gobierno de la crisis se permite soñar con el bálsamo de optimismo sociológico que supondría una victoria. No es cuestión baladí; en un ambiente sórdido de empobrecimiento y quiebra, en un paisaje social deteriorado y derrotista, el fútbol invierte el estado de ánimo dominante y desde su aparente trivialidad nos sitúa ante una objetiva esperanza vencedora.
Es un mensaje de ilusiones en un panorama devastado.
Quién diría que sólo se trata de un juego.




Quand tout va mal, il nous reste le foot.
Il n’y a pas d’autre spectacle au monde capable d’enflammer tant de passions collectives et si semblables sous toutes les latitudes. Le secret de cette séduction de masse tient au fait qu’il s’exprime sur le plan émotionnel dans un langage capable d’articuler des sentiments universels : esprit de compétition, défi, sentiment d’appartenance, identité de la tribu. Il a la beauté plastique du sport, l’esprit moral du dépassement de soi et la complexité mentale de la stratégie, tout en reposant sur un acte des plus instinctifs, celui de taper du pied dans un objet qui roule.

Associé à la culture de masse, à l’industrie du loisir et aux secteurs du marketing et de la publicité, le football est devenu une métaphore du monde moderne et a renversé un à un tous les préjugés politiques et les réticences culturelles qui pesaient contre lui : l’aliénation, la brutalité, le sexisme. Femmes, politiques et intellectuels ont fini par rejoindre les rangs d’un public tout entier livré à son invincible pouvoir d’attraction.
Le foot est un phénomène planétaire, démocratique, universaliste : un emblème unique de la société mondialisée.

Un message d'espérance dans un panorama dévasté

La coupe du Monde est le rituel suprême de la nouvelle religion footballistique.
Sa dimension de compétition internationale symbolise la structure identitaire des masses nationales et lui donne un immense pouvoir d’attraction et de dynamisme social. Même au sein d’une communauté comme l’Espagne où les identités sont en perpétuel conflit, la participation de la Roja [la sélection espagnole] gomme les particularismes et recoud les lambeaux du sentiment national du fil invisible d’un orgueil collectif.

L’accumulation récente de victoires a anéanti l’habituel pessimisme historique pour lui substituer une vague de fierté. Pour la première fois depuis de longues années, l’équipe d’Espagne possède un style bien à elle, la capacité de se dépasser et une détermination triomphante.
La sélection est l’incarnation d’un pays sans complexe, doté d’une nouvelle mentalité de gagnant qui n’a peut-être plus d’autre contre-indication que l’euphorie.

L’Espagne est candidate au triomphe, certes pas favorite, mais cette aspiration constitue déjà, en soi, une avancée décisive.
Notre gouvernement tourmenté par la crise s’autorise lui-même à rêver à ce baume d’optimisme à grande échelle que serait une victoire. Ce n’est pas une question frivole : dans un climat sordide marqué par l’appauvrissement et la faillite, dans un paysage social détérioré et défaitiste, le football renverse l’humeur dominante et, dans son apparente trivialité, nous ouvre un espoir objectif de victoire.
C’est un message d’espérance dans un panorama dévasté.
Qui pourrait croire qu’il ne s’agit que d’un jeu ?


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Et la France dans tout ça?



Manuel
#600

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