sábado, marzo 14, 2009

Plus d'Europe, moins d'hypocrisie

Il est temps que les intérêts europèens passent avant les intèrêts nationaux!

05 février 2009, par Daniel Cohn-Bendit


Pourquoi ?
Parce que chaque pays a sa vision et sa conception nationales de l'Europe, et que ces élections européennes sont généralement l'occasion de régler des comptes avec le pouvoir en place.

Nous, les Verts européens, nous voulons mener une campagne véritablement européenne, non seulement avec un manifeste européen, mais avec la volonté d'organiser en commun des manifestations européennes. Depuis des années, nous nous battons et proposons de changer les modalités de ces élections européennes. Nous voulons qu'une partie des 750 députés européens élus sur des listes nationales, disons 200 à 250 députés, soient élus sur des listes transnationales, avec des têtes de liste proposées par chaque famille politique pour la présidence de la Commission.
Il faut absolument européaniser le débat européen, lui donner un contenu spécifiquement européen. Il faut apprendre à faire une campagne, enfin, européenne et non plus 27 campagnes nationales.

Il s'agit donc de dramatiser le débat autour d'une vision et d'une proposition politique pour l'Europe, une politique qui serait portée par ces listes transnationales. Nous aurions dans ces listes des propositions de candidats de tous les pays provenant des grandes familles politiques représentées au Parlement européen. C'est fondamental parce que cela nous obligerait à « parler Europe », à centrer les débats sur l'Europe :
Comment l'Europe peut-elle répondre à la crise ?
Quel rôle l'Europe peut-elle jouer au Proche-Orient ?
Quelles sont nos réponses aux crises économiques et écologiques ?
Comment pensons-nous la crise de la mondialisation ?
Quel est le rôle de l'Europe dans ces crises, et non pas le rôle de la France, le rôle de l'Allemagne, etc. ?
Malheureusement, les gouvernements et la plupart des forces politiques nationales ont peur de cette ouverture européenne. Ils tiennent à leur mainmise nationale sur leurs députés.
Quant à nous, en tant que Verts européens, obligés que nous sommes de présenter des listes nationales, nous regroupons celles-ci dans une initiative commune que nous mènerons en même temps, et avec des contenus identiques, dans toute l'Europe. Néanmoins nous restons devant le même problème, à savoir que les listes présentées sont toujours comptées au niveau national.
On ne peut pas présenter la même liste de candidats dans 27 pays. Moi, j'ai été candidat deux fois en Allemagne et deux fois en France. Mon rêve aurait été d'être candidat en France et en Allemagne en même temps ou de produire une liste transnationale, mais ce n'est pas possible. Les textes sont clairs : on ne peut être candidat que dans un seul pays. On peut être candidat en France en tant que citoyen européen d'une autre nationalité, à la condition que l'on habite en France depuis au moins 6 mois avant les élections. Mais il n'est pas possible de présenter la même liste de 50 personnes pour le Parlement européen dans tous les pays européens en même temps. Il faut donc changer les traités, et faire en sorte que des députés européens soient élus sur des listes nationales et sur des listes transnationales. Comme je l'ai dit, sur 750 députés, 500 seraient, par exemple, élus sur des listes nationales et 250 sur des listes transnationales. Le citoyen aurait dès lors droit à deux voix.

Comme la majorité et du Parlement et des gouvernements des pays de l'Union ne veulent pas entendre parler de cette proposition, nous nous trouvons devant un véritable blocage, et même en face d'une « renationalisation » de l'espace européen. Au Conseil, les gouvernements défendent leurs prés carrés nationaux, et les partis politiques représentés au Parlement restent très liés à leurs gouvernements nationaux. Ainsi peut-on voir une grande coalition allemande où les socio-démocrates allemands de concert avec les chrétiens-démocrates, sur le paquet climatique, défendent l'industrie automobile allemande. Même à la Commission, on assiste à ce phénomène, les commissaires sont devenus les représentants de leur pays au sein de la Commission : l'Allemand défend l'industrie automobile allemande, tandis que l'Irlandais défend la libéralisation et les politiques irlandaises...

Or, si au Conseil, les représentants des gouvernements peuvent légitimement défendre leur position nationale, le Parlement et la Commission sont censés travailler uniquement à l'intérêt général européen. C'est dans ce triangle institutionnel que se situe l'Europe. Mais si tout le monde défend l'intérêt national et personne celui de l'Europe, ce triangle ne peut plus fonctionner.
Néanmoins, je crois que nous sommes en ce moment dans une situation intéressante : face aux crises auxquelles nous sommes confrontés, les populations demandent plus d'Europe, même si elles ont toujours peur de déléguer des parts de leur souveraineté nationale.
Il faut donc expliquer et reexpliquer qu'il n'y a pas de réponses aux crises actuelles en dehors d'une réponse politique européenne intégrée.
Il faut offrir la possibilité d'une intervention économique proprement européenne.


Manuel
#365

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