“N’oubliez pas que nous sommes en France ; ici le client a toujours tort.”
Cette formule, lancée par Marion Cotillard, qui incarnait une austère serveuse de restaurant provençal, à son partenaire Russell Crowe dans Une grande année de Ridley Scott, a soulevé dans la salle des éclats de rire isolés. Des rires à l’accent étranger, pour être précis. Car la plupart des spectateurs français ont réagi à ce bon mot par un silence glacial. Personne n’aime qu’on lui rappelle ses petits défauts. Le film, sorti en janvier, enfile les clichés comme des perles. Celui du serveur acariâtre ne pouvait donc pas manquer à l’appel.
Les clichés peuvent être injustes – généralement, ils le sont. Mais ils ne naissent pas de rien.
La réputation de mauvais coucheurs qu’ont les serveurs parisiens, puisque c’est dans la capitale que se concentrent les spécimens les plus notables de l’espèce, n’est pas imméritée. Naturellement, il y a bien quelques exceptions.
Un baromètre annuel réalisé par le cabinet Global Market sur 60 villes du monde situait Paris au troisième rang en termes d’image – derrière Sydney et Londres –, alors qu’elle est à la première place pour le glamour et l’élégance. En revanche, les choses se gâtent dès lors qu’on évalue la qualité de l’accueil des professionnels et des habitants. Là, Paris dégringole à la 52e place sur 60.
Préoccupée par cette situation,
Pour l’occasion,
Peut-être sensibilisées par les recommandations de la municipalité, les serveuses du restaurant Barlotti, sur la place du Marché-Saint-Honoré, accueillaient les clients avec un large sourire et s’empressaient de leur dire quelques mots en espagnol, une attention rare. Il y a toutefois des habitudes bien enracinées, et, dès que la minute de vérité est arrivée – c’est-à-dire lorsque les retards en cuisine ont suscité les premières plaintes (justifiées) –, les jolis minois des serveuses sont redevenus rébarbatifs. Le client, en pareil cas, a beau avoir raison, on est en France tout de même…
#174
Manuel
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