lunes, diciembre 06, 2010

La FIFA se moque du monde

Le message que l’instance sportive la plus puissante – en compagnie du Comité international olympique – a fait passer hier à Zurich, en élisant la Russie pour organiser la Coupe du monde 2018, et surtout le minuscule Qatar pour celle de 2022, est limpide: la FIFA se moque bien de l’opinion publique, davantage encore des hordes médiatiques qui dévoilent des affaires frauduleuses touchant quelques-uns de ses dignitaires.
Elle fait ce qu’elle veut, comme elle veut.

En particulier, elle étale à la face du monde sa réalité: les candidatures les mieux pourvues en termes pécuniaires – Gazprom et les oligarques d’un côté, les pétrodollars de l’autre – sont celles qui triomphent, peu importent les arguments des adversaires.

Passe pour la Russie, grand pays de sport, qui représente une nouvelle nation majeure récipiendaire de la compétition la plus populaire. Bien que l’on ne puisse s’empêcher de songer que l’Angleterre a été «punie» après les révélations de ses médias, qui ont épinglé, au motif de corruption présumée, six caciques du comité exécutif de la FIFA.

Mais le Qatar…
Douze stades sur un territoire de 11 .000 km2.
Un Etat qui ne possède aucune culture ou tradition footballistique.
Un Etat qui va dépenser des milliards afin de construire les enceintes requises, entre 21 .000 et 86. 000 places assises.
Douze monuments d’aberration fermés et climatisés, en raison de la température (50 degrés) qui règne en juin-juillet.
Pour mémoire, le Mondial 2010 sud-africain avait rejeté 2,8 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, l’équivalent de 16,5 milliards de kilomètres en voiture.
Au Qatar, même si une part de l’énergie nécessaire à cette "clim’" géante sera produite via des panneaux solaires, il faudra multiplier ces chiffres.

La première Coupe du monde enveloppée dans un mouchoir de poche sera aussi celle du mépris envers les problèmes de notre planète.





03.12.201o - LeTemps - Genève

Manuel
#653

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