miércoles, diciembre 24, 2008

El Gordo 2009 : 32.365


En Espagne, El Gordo de Noël ne connaît pas la crise

Comme tous les 22 décembre, lundi matin à 9 heures précises, l'Espagne s'est arrêtée de respirer.
Chaque année au même instant, de Madrid à Barcelone, jusqu'au "pueblo" le plus reculé d'Andalousie, chacun retient son souffle, le temps du tirage de la loterie de Noël. "El Gordo" ("Le gros"), appelé ainsi pour le distinguer du tirage des Rois, "El Nino" ("Le petit"), qui mobilisera à son tour le pays le 6 janvier, est une institution vieille de presque 200 ans.
Jamais, depuis sa création en 1812 à Cadix, les Espagnols n'ont manqué ce rendez-vous, même pas aux heures noires de la guerre civile. La cérémonie est retransmise en direct à la télévision et à la radio. Le rituel et le décor sont invariables depuis des décennies. Face à un public qui a fait la queue toute la nuit pour accéder au saint des saints, des enfants aux mains innocentes chantent plus qu'ils n'annoncent les numéros sortants. Sur les sites Internet des principaux quotidiens, on peut suivre "en temps réel" le déroulement des opérations.

L'Espagne s'y prépare depuis des semaines, avec des files d'acheteurs interminables devant les guichets réputés porte-bonheur, comme à Sort, sur les contreforts des Pyrénées, un village dont le nom signifie "chance" en catalan.

Le gagnant du "Gordo" empoche un chèque de 3 millions d'euros.
Généralement, il y a plusieurs gagnants. En raison du prix élevé des billets (20 euros pour un dixième), les Espagnols ont l'habitude de se grouper entre voisins, dans les bureaux ou les ateliers. Mais cette année, la crise et le chômage massif ont légèrement freiné les ardeurs pour "El Gordo".

Avec un total de 2,79 milliards, les enjeux ont baissé de 2,8 % par rapport à 2007.
Chaque famille aura tout de même consacré 133 euros à la loterie de Noël, selon une enquête de l'organisation de consommateurs FUCI, alors que le budget réservé aux cadeaux, jouets et sorties de fêtes devrait diminuer de 7 % à 10 %.

Champions d'Europe des jeux de hasard, les Espagnols leur consacrent chacun 685 euros par an.
En période de difficultés économiques, "l'espoir de gagner un prix augmente" estiment les spécialistes, mais les joueurs privilégient des jeux moins chers, proposant un résultat immédiat.

Ainsi, le montant des enjeux sur l'EuroMillions a augmenté de 15,37 % au troisième trimestre.
Toutefois, la fièvre du tirage de Noël, avec ses 2,3 milliards d'euros distribués ce jour-là, n'épargne personne. Elle a même gagné les offices notariaux et les agences immobilières désertées par la crise car, comme l'explique la presse économique espagnole, les gains du "Gordo" sont traditionnellement investis dans la pierre.


Manuel
#318

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