Ce fermier faisait la "une" du quotidien Frettabladid, mais les Islandais, d'une façon générale, dédramatisent.
Le panache de fumée a diminué sensiblement. Il devait, jeudi 22 avril, continuer à se déplacer vers le sud, puis se déployer vers l'ouest, vendredi, avec une faible amplitude et gagner peut-être la capitale samedi, mais sous une forme très atténuée.
L'éruption continue (il y en a eu une en moyenne tous les cinq ans depuis la colonisation du pays en 874), un cratère se forme, et la glace fondue autour du volcan ne provoquera plus d'inondations.
Le glacier est survolé quotidiennement, et la protection civile publie quatre communiqués par jour.
L'éruption ne concerne en fait que 700 fermiers, aussitôt évacués, quelques milliers de moutons et des centaines de chevaux.
Les cendres ? Le vent les dispersera en partie, et les fermiers pourront les enfouir en labourant.
Dès 2011, on devrait pouvoir refaire les foins sur des terres aujourd'hui désolées.
Les terres volcaniques sont fertiles, particulièrement celles qui sont touchées aujourd'hui, car elles sont situées en plein sud.
Au pic de l'éruption, le nuage faisait la "une" des journaux européens, mais pas en Islande, où la population ne pensait qu'au rapport "vérité" sur la faillite du pays, qui dévoilait les malversations des équipes dirigeantes.
Une catastrophe naturelle, d'ordinaire, enclenche une dynamique compassionnelle qui est absente ici, en Islande, pour trois raisons peut-être.
D'abord, les victimes ne sont que quelques centaines, et seront correctement indemnisées par l'Etat.
Comment faire appel ensuite à la sympathie des Européens, que le nuage de cendres a plus que perturbés pendant une semaine ?
Et puis, la saison touristique commence, et un discours anxiogène pourrait détourner les visiteurs.
Manuel
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