Certains écarquillaient les yeux, observant les haut-parleurs avec un air dubitatif.
Pendant quelques mois, les annonces vocales en Occitan ont fait leur effet dans le métro toulousain.
Mais depuis plusieurs semaines, la vapeur s'est inversée.
Beaucoup d'usagers ne prêtent plus aucune attention à la «Facultat de farmacia», ou au «Capitòli». Et quand le sujet est abordé, ceux qui ont apprécié l'initiative à son lancement ont les oreilles qui chauffent.
«Si c'était resté temporaire, ça n'aurait posé aucun problème. Mais à force, cette voix occitane est vraiment énervante», souffle Paulette, 62 ans.
«Franchement, c'est agaçant au possible. On a déjà les noms des rues dans les deux langues, je pense que ça suffit», ajoute Maïlys, 20 ans.
Les Toulousains seraient-ils des Jacobins en puissance ?
Comme lui, beaucoup de voyageurs soulignent « l'inutilité » de la traduction.
«Dans une ville qui a des prétentions internationales, l'Anglais ou l'Espagnol seraient bien plus adaptés que l'Occitan dans les rames du métro », précise Philippe, 37 ans.
Sur le réseau social Facebook, un groupe au nom explicite - « Pour que l'Occitane du métro toulousain se taise ! » - compte à ce jour plus de 10 200 membres.
Son créateur, Clément Elbaz, se trouve propulser à la tête du mouvement de contestation.
«Il n'y a rien de politique dans notre démarche. Il ne s'agit pas d'être contre l'Occitan, mais seulement de demander la fin de ces annonces, très énervantes quand on prend le métro tous les jours», argumente le jeune homme.
Une offensive virtuelle des « antis » qui agace les défenseurs du bilinguisme dans les transports.
«Ce groupe en ligne, c'est du vent! La grande majorité des Toulousains est heureuse de l'initiative. Un sondage a d'ailleurs été fait sur un site d'information locale, et le résultat est sans appel : 3 000 pour, et moins de 200 contre», assène Jean-François Laffont, le président de Convergencia Occitania.
«En plus d'apporter un cachet sympathique, les annonces vocales du métro permettent de resocialiser la langue parlée», ajoute-t-il.
Une chose est sûre donc : sur la toile comme dans les rames, le débat continu.
Mais en Français cette fois-ci.
C'est à l'occasion du festival Occitania, en septembre dernier, que les annonces vocales en langue d'Oc ont été mises en place dans les deux lignes de métro.
L'ex-régie des transports en commun, aujourd'hui établissement public, avait donné son accord au projet des défenseurs de la langue de Goudouli. Une fois le festival terminé, le président de Tisséo de l'époque, Stéphane Coppey, avait décidé de maintenir définitivement le dispositif, qui aura cinq mois d'ici quelques jours. Et les Occitanistes n'ont pas trop de soucis à se faire, puisque la nouvelle direction ne semble pas vouloir remettre en cause ce bilinguisme.
Reste à savoir si le projet de traduction des panneaux indicatifs sera mené à bien.
Manuel
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