jueves, julio 10, 2008

Petits et grands emmerdements de la vie de tous les jours

La vie de bureau n'est pas toujours drôle, loin s'en faut.
"Aujourd'hui, j'ai décacheté 127 enveloppes, dégrafé, reclassé, réagrafé et rangé le contenu dans l'ordre croissant des numéros de factures. L'administration, c'est hyper pointu, en plus, faut déjà y rentrer. Moi j'ai réussi surtout grâce à mon diplôme, un doctorat de biochimie."

"Depuis quelques mois, je travaille dans une entreprise qui compte plus de 1 000 employés, ça fait beaucoup. La preuve, à midi, juste à côté de moi à la cantine, des employés se foutaient copieusement du "jeune de la compta" et de son "nom pourri". Sans savoir qu'ils parlaient de moi."

Authentique ? Mystère.
Mais ces deux anecdotes sont certifiées "VDM", initiales de vie de merde, nom d'un site qui rencontre un beau succès depuis début mars.

Aujourd'hui, Viedemerde.fr enregistre 150.000 lecteurs réguliers de cette compilation de déboires sentimentaux, tracas de l'existence, commentaires-couperets, brèves de trottoir: "Un gars de Greenpeace nous aborde dans la rue. Je lui réponds en anglais en prenant l'accent : "Sorry, we are not French." Au même moment, ma copine rajoute en français : "Désolé, on est pressés."".

Défouloir à demi, invention à demi. Espoirs déçus, bouquet de fleurs jeté à la poubelle, trains redémarrant sans le voyageur qui se fumait une clope à un arrêt en gare, instants de gêne... Jamais plus de trois lignes.

GALÈRES

"Aujourd'hui, j'ai reçu 2 sms de ma copine. Le premier pour me dire que tout était fini, le second pour me dire qu'elle s'était trompée de destinataire. VDM."

Sept personnes se relaient pour sélectionner les historiettes proposées par les internautes et les "modérer". L'idée de raconter les galères et rebuffades vécues dans sa vie privée ou professionnelle a germé au sein d'une bande d'amis d'enfance. Elle s'est d'abord traduite dans un forum de discussion puis dans un blog en début d'année. Lequel s'est très vite ouvert aux personnes extérieures. Aujourd'hui, c'est Maxime Valette, 20 ans, qui dirige le site.

Une trentaine de contributions sont mises en ligne chaque jour sur les 1 000 à 1 500 reçues quotidiennement. Après correction des fautes d'orthographe, reformulation si l'expression est maladroite ou trop bavarde, voilà un mot d'enfant teinté d'humour noir, une désillusion brutale, toujours rédigée de façon incisive, avec un indéniable sens de la chute.

Depuis la mi-mai, un dessinateur illustre une contribution tous les samedis, et un humoriste, Jules, poste une vidéo chaque dimanche. Le concept se décline sur des tee-shirts vendus en ligne. En septembre devrait paraître un recueil de récits. VER : vie en rose.


#215
Manuel

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