Devant l’« Obamania » qui se joue actuellement sur nos écrans télévisés, il est nécessaire de s’interroger : en quoi son élection est-elle historique ?
N’est-il pas issu du sérail des grandes universités dont provient la majorité des politiques américains ?
Est-il de nationalité étrangère ?
Est-il issu de l’immigration ?
Certes, il a vécu plusieurs années à l’étranger mais n’a-t-il pas été éduqué par sa mère et ses grands parents américains ?
En quoi est-il différent des présidents qui l’ont précédé ?
Si l’on s’en tient uniquement aux propos tenus par M. Obama, ses idées ne sont en rien libérales.
Selon lui, "la religion constitue un rempart, c'est un fondement quand toutes les autres choses ne vont pas". Il est favorable au droit à l'avortement mais "ceux qui sont opposés à l'avortement devraient pouvoir continuer à contester légalement la loi et essayer de la changer". N’a-t-il pas affirmé, à propos du sida, que l'abstinence sexuelle était une "composante importante" pour prévenir cette maladie ?
Dans le domaine économique, il a non seulement soutenu l’administration Bush dans son plan de relance de l’économie en septembre dernier mais une de ses premières propositions est celle traditionnellement apparentée au parti Républicain comme la baisse des impôts.
Sur le plan diplomatique, il prône la fermeture de la prison de Guantanamo et le retrait des forces américaines d’Irak. Il se positionne ainsi en rupture avec l’administration de son prédécesseur mais ces deux événements étaient de toute manière inéluctables : Si Georges W. Bush ne s’était enferré dans ses propres mensonges, il en aurait fait de même tant le casse-tête juridique posé par l’incarcération de prétendus « terroristes » et le coût exorbitant (en termes humains et financiers) de la guerre en Irak sont importants.
Comme le montre la visite officielle ce mois-ci du vice-président élu à Kaboul et l’annonce de l’envoi de 20.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, M. Obama ne fait que perpétuer la « guerre contre le terrorisme » inaugurée par Georges W. Bush il y a sept ans, déjà. Combien de temps durera-t-elle encore avant que les troupes étrangères ne se retirent ? Que se passera-t-il si le Pakistan ne réussit pas sa transition démocratique ? Que fera-t-on si un nouveau conflit se déclare avec l’Inde ?
Si l’idéologie de M. Barack Obama ainsi que ses projets ne se distinguent en rien de son prédécesseur, pourquoi son élection suscite-t-elle alors un tel enthousiasme ?
Serait-ce en raison de sa couleur de peau ? Le problème est qu’il n’existe pas, d’un point de vue scientifique, de sous-groupes dans l’espèce humaine comme l’ont prouvé la génétique et l’anthropologie physique. Au risque de décevoir certains esprits chagrins, il n’existe qu’une seule et unique race humaine.
M. Obama est un homme.
Ce qui le distingue de ses semblables est, non seulement son intelligence, son parcours personnel et professionnel mais aussi –et surtout- son charisme. Parler de son élection comme historique en raison de sa couleur de peau relève tout simplement du racisme.
Quand apprendrons-nous de nos erreurs ?
Il est temps d’aller au-delà des questions de couleur de peau et de ne juger une personne qu’en fonction de ses compétences et non de son aspect extérieur.
Manuel
#340
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