Tous les dirigeants du monde, ou presque, se penchent en ce moment à Copenhague au chevet de la planète ; communauté scientifique, opinions publiques, chefs d'Etat et de gouvernement sont mobilisés dans la lutte contre le réchauffement climatique.
A juste titre, chacun le sait ou le sent, tant les conditions de vie fondamentales sur cette Terre dans deux, trois ou cinq décennies dépendront de l'effort engagé dès maintenant.
Au même moment, une revue scientifique américaine publie, après d'autres, une étude saisissante : 40 % de l'alimentation disponible aux Etats-Unis est jetée à la poubelle chaque année ; ce gâchis entraîne la dilapidation d'un quart de l'eau douce consommée dans le pays et qui a été utilisée pour produire ces aliments.
Pour l'ensemble des pays développés, ce gaspillage alimentaire est évalué entre 30 % et 40 %.
Ajoutons, qu'il y a un mois à peine, aucun chef d'Etat n'avait jugé utile de participer au sommet de la FAO, à Rome, consacré à la faim dont souffre 1 milliard d'êtres humains sur la même planète.
Dans les pays riches, le gaspillage alimentaire a lieu en "bout de chaîne", dans les supermarchés et chez les consommateurs.
Dans les pays pauvres, il se produit en amont : les paysans manquent de moyens pour récolter, transporter et stocker correctement leur production. Dans les deux cas, le résultat est le même : un immense gâchis de ressources (eau, énergie, engrais), pourtant de plus en plus rares et chères, et une gabegie qui génère, elle aussi, des émissions de gaz carbonique et de méthane.
La solution n'est pas simple : de multiples acteurs sont concernés, des modèles économiques doivent être repensés, des innovations doivent être explorées, des aides massives doivent être mobilisées au nom de la solidarité des pays riches à l'égard des pauvres. Autrement dit, des impératifs et des révolutions similaires à ceux qui sont désormais considérés comme d'évidentes obligations pour faire face au réchauffement climatique.
Le gaspillage énergétique et ses conséquences à long terme sont inquiétants et justifient évidemment la mobilisation générale à laquelle on assiste.
Le gaspillage alimentaire et ses conséquences immédiates sont profondément choquants et devraient justifier un engagement comparable.
La survie de la planète, demain, est vitale.
La survie de centaines de millions d'hommes, de femmes et d'enfants, aujourd'hui, ne devrait pas l'être moins.
Manuel
#499
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